(Salle E411, MDR)
La séance est en partenariat avec le séminaire d’histoire sociale de l’économie-histoire sociale de l’art (HSE-HSA) de l’Université Via Domitia (Perpignan)

Nicoletta Rolla est allocataire de recherche (assegnista di ricerca) du Département d’Études historiques de l’Université de Turin, chercheuse associée au laboratoire Analyse comparée des pouvoirs (ACP – EA 3350) de l’Université Gustave Eiffel (anciennement Marne-la-Vallée) à Paris. Elle est présidente de la Société italienne d’histoire du travail (SISLav), et directrice du comité éditorial de la collection « Lavori in corso » de la SISLav pour les éditions NDF de Palerme.
Ses recherches portent sur l’histoire économique et sociale de l’Europe méditerranéenne préindustrielle, avec une attention particulière à l’histoire des migrations professionnelles et à l’histoire du travail dans le secteur du bâtiment. Elle a également travaillé sur l’histoire des institutions judiciaires à l’époque moderne, avec un intérêt particulier pour l’usage social des tribunaux civils et leur rôle dans la régulation des marchés et du crédit à la consommation, sujet de sa thèse de doctorat.
Bibliographie sélective
Parmi ses publications:
« The perimeters of mobility in early modern construction sites (Savoy states, 18th century) », Annals of the Fondazione Luigi Einaudi (2022)
« Circulation of artisans and techniques in construction sites in Early modern Europe » in D. Garrioch (éd.), The Republic of Skill. Artisan Mobility, Innovation, and the Circulation of Knowledge in Premodern Europe (2022)
Nicoletta Rolla interviendra sur le thème :
Circulations des travailleurs du bâtiment dans l’Europe moderne : le cas des stucateurs luganais (XVII-XVIII siècles)
Comme on le sait, celui de la construction est l’un des secteurs de production où la volatilité de la main-d’œuvre est la plus prononcée, en partie liée aux rythmes des chantiers de construction et à la succession des différentes phases de construction. De nombreux aspects de la mobilité de la main-d’œuvre sont liés à des dynamiques qui transcendent en partie le chantier et trouvent leur raison dans l’organisation de communautés qui se sont dotées d’une dimension multilocale. Les lettres des artisans stucateurs luganais qui ont travaillé dans différentes villes européennes entre le XVIIe et le XVIIIe siècle – véhiculant des styles et des techniques – nous permettent de pénétrer dans cet univers itinérant, d’en comprendre les dynamiques et les rythmes, en mettant l’accent sur les méthodes de recrutement et de transmission de l’information, sur les formes de financement de la mobilité et de soutien aux travailleurs en cas de difficultés, sur le réseau des relations professionnelles et sur les parcours individuels étroitement liés à des intérêts familiaux et communautaires.